SALADE D’ENDIVES
PHYSIQUE
- Charpentier – Te Deum (Les Arts Florissants, William Christie) (Harmonia Mundi, CD) [1989]
Parmi les grands chef d’oeuvres de la musique sacrée, le Te Deum de Marc-Antoine Charpentier a assurément une place de choix. Cette version par m. Christie (pas celui des bons biscuits… oh boy, cette blague est absolument terrible) et les Arts Florissants demeure selon moi la version de référence. Les amateurs de musique baroque sacrée se doivent de savourer le tout. Qui plus est, le présent disque nous offre aussi deux oeuvres du compositeur, celles là dédiées à la vierge (une messe et une série de litanie). De la musique qui élève et qui nous fait rêver à une certaine forme de paradis (qu’on soit croyant ou non).
- Alkan – Chanson De La Folle Au Bord De La Mer (Vincenzo Maltempo) (Piano Classics, CD) [2015]
Programme d’oeuvres excentriques pour piano de Charles-Valentin Alkan, interprétées par un excellent pianiste se spécialisant justement dans le corpus du compositeur français. Tout comme Chopin, Alkan a surtout composé pour le piano seul. Certaines de ses oeuvres sont typiques de l’esprit du temps (on parle ici du 19ème siècle) mais d’autres sont vraiment en avance sur leur époque ; voir qu’on dirait qu’elles n’appartiennent à aucune époque… La pièce qui donne aussi son titre à l’album est une de ces étrangetés glaçantes et totalement unique… Une litanie morose, dérangée, troublante, inquiétante mais aussi pleine de compassion et d’humanité.
- Orchestre Volta-Jazz – Air Volta (Numero Group, Vinyle) [2022]
Excellente compile de nos amis de Numero Group (toujours en lice pour meilleur label de tous les temps) qui met l’emphase sur ce super groupe de Soukous en provenance de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), qui, dans la deuxième moitié des années 70, a sorti un album et plusieurs singles. L’ensemble combine avec une adresse folle la rhumba congolaise, le « son » cubain, le jazz-funk, le r’n’b américain et les traditions musicales Mandingues et Senufo. Au menu : rythmes hypnotiques, ambiances chaleureuses, harmonies vocales entraînantes et surtout un fun contagieux.
- Cosmic Church – Vigilia (Kuunpalvelus, Vinyle) [2015]
Très solide EP de black metal atmosphérique gracieuseté du projet de celui qu’on surnomme Luxixul Sumering Auter et dont on voit la silhouette encapuchonnée (tout en rouge, ça rappelle « Don’t Look Now » de Roeg) se promener dans une forêt lumineuse sur la pochette. On a ici droit à 4 pistes assez longues d’un BM superbement composé, très mélodique et émotif, avec une production assez claire/scintillante, des synthés atmosphériques savoureux et des riffs de guitare triomphants. Ce projet (maintenant inactif) n’a sorti que du bon donc les amateurs du genre se doivent de se pencher sur une disco sans faille.
- BBC Radiophonic Workshop – BBC Radiophonic Music (Silva Screen / BBC Records, CD) [1968]
La BBC Radiophonic Workshop a été co-fondée par Daphne Oram et Desmond Briscoe vers la fin des années 50, afin d’alimenter la station radio d’État (et éventuellement la chaîne télé) en bruitages sonores et musiques d’habillage pour des programmes et émissions. Ce Workshop fut un fascinant laboratoire de création et de recherche sonore ; un terrain expérimental fertile au développement de la musique électronique et des musiques nouvelles at large. On leur doit aussi la musique de la célèbre émission « Dr. Who ». Parmi ses membres, on compte entre autres Delia Derbyshire (qui sera aussi de l’aventure White Noise !), John Baker, David Cain et Glynis Jones.
Ce sublime disque compile plusieurs pistes de library music, de musique « pour bande » et autres courtes oeuvres proto-électroniques produites par ces musiciens novateurs. C’est aussi le premier CD d’un super coffret de 6 disques paru en 2020 et consacré à la musique du Workshop. Fascinant, divertissant, parfois oppressant, ludique et essentiel.
- John Cage / Dieter Schnebel – Atlas Eclipticalis • Winter Music • Cartridge Music / Glossolalie (Ensemble Musica Negativa, Rainer Riehn) (Deutsche Grammophon, CD) [1969]
J’suis rendu au 8ème CD du sardanapalesque coffret « Avant-Garde » de DGG et cette fois-ci, c’est au tour d’un de mes préférés : Jean l’Encagé ! Jean a composé l’oeuvre présente ici en se basant sur un atlas des étoiles d’un astronome tchèque, en superposant des portées musicales sur ses cartes stellaires… Comme si c’était pas assez weird de même, l’oeuvre peut (ou non) être jouée en même temps qu’une autre de ses compos (« Winter Music »), comme c’est le cas ici. La partition de « Winter Music » est constituée de 20 pages non numérotées plus une page de titre avec des instructions d’exécution. Ces 20 pages peuvent être utilisées en tout ou en partie par 1 à 20 pianistes… Mais comme ce n’était pas assez WTF, ces deux partitions sont joués simultanément aussi avec « Cartridge Music »… le mot « Cartouche » dans le titre fait référence à la cartouche des capteurs phonographiques, dans l’ouverture de laquelle est insérée une aiguille. L’interprète doit ici insérer divers petits objets non spécifiés dans la dite cartouche (cure-pipes, allumettes, plumes, fils, etc…) et les sons sont amplifiés…
Bref, trois oeuvres complètement folles de John Cage jouées en MÊME TEMPS. Désorientant au possible et fascinant.
Le disque comprend aussi une oeuvre vocale vachement chouette et folichonne de l’Allemand Dieter Schnebel (avec un p’tit bout qui ressemble à du Diamanda Galas).
- 10cc – The Original Soundtrack (Mercury, CD) [1975]
Un petit bijou de art-pop ! Ces mecs étaient des maîtres invétérés au niveau de la compo, des arrangements et de la production. Je pourrais les comparer à Frank Zappa dans ce département (si l’oncle Frank s’était focalisé surtout sur l’aspect pop dans sa riche et exhaustive carrière).
Le tout débute en force avec la suite progressive de 8 minutes et demie : Une nuit à Paris (avec ses sous-sections qui parodient le genre « prog » avec une insolence à peine dissimulée). On y reconnaît tout le génie mélodique des Anglais, ainsi que leur sens de l’humour. S’ensuit LA pièce du groupe que tout le monde connaît : I’m Not in Love. On dirait ce qu’on voudra mais je trouve que ce morceau est juste absolument parfait. De la proto dream-pop avec toutes ses couches sonores qui s’enchevêtrent pour créer un espèce de monde sonore lisse et fou dans lequel il fait bon se perdre… Du soft-rock complètement psych-ambient-interstellaire… Le reste de l’album n’est pas en reste. De la criss de bonne pop 70s, efficace en diable.
- Caetano Veloso – Caetano Veloso (Lilith, CD) [1968]
Avec le premier album d’Os Mutantes et la compilation légendaire « Panis et Circencis », ce premier album éponyme de Caetano Veloso est une des pierres fondatrices du mouvement de contre-culture social/musical/artistique dit « tropicaliste ». Un tour-de-force de pop psychédélique croisée à de la bossa nova pour un mariage des plus réussis ! La voix de Veloso, c’est du miel, littéralement. Grand disque.
- Opeth – Watershed (Roadrunner, CD) [2008]
Le magnifique disque de transition des Suédois, voguant de leur death métal mélodique teinté d’influences progressives vers une musique qui, depuis, semble avoir abandonné l’aspect métallique et agressif pour se concentrer sur ses caractères rétro-prog et dark-folk. Ici, les deux facettes sont encore très très présentes. C’est un disque qui met de l’avant cette dualité, avec certains des moments death les plus épiques et dissonants de l’histoire de la troupe ; et d’autres vraiment très très prog old school et forestier. La flûte et les passages acoustiques sont renversants et quand le mellotron austère/hanté vient se pointer le minois, on a toujours des frissons. Une des plus belles réussites en carrière pour Opeth et un disque dont je trouve qu’on parle trop peu.
- Eric Dolphy – Out To Lunch! (Blue Note, CD) [1964]
Un disque de free jazz avant-gardiste qu’on ne présente plus tant il est légendaire et vénéré ! Ce « Parti déjeuner » de Dolphy et sa bande de musiciens extraordinaires (Tony Williams à la batterie, Freddie Hubbard à la trompette, Bobby Hutcherson au vibraphone et Richard Davis à la contrebasse) est un des albums les plus importants dans l’évolution de la musique expérimentale et abstraite. Les muzikos défont toutes les conventions du Bop avec une folle adresse et une chimie du diable règne entre eux. L’album est plus doux que plusieurs disques de Free qui s’ensuivront mais pas moins obtus… La douceur ici amène sa part de mystère insondable et brumeuse.
- Capcom Sound Team – Mega Man 2 + Mega Man 3 (Laced, 2 x Vinyle) [1988 / 1990]
OLD SCHOOL GEEK ALERT et retour dans ma tendre enfance !!!! Les trames sonores des Mega Man sont toutes absolument folles, en particulier celles de ces deux épisodes de la série légendaire (et aussi une de mes préférées). Je ne sais pas comment le Capcom Sound Team s’y sont pris mais rares sont les jeux de NES qui sonnent aussi bien. Quels sont vos thèmes préférés ? Moi je suis un fan fini des thèmes de Quick Man, Bubble Man, Spark Man, Gemini Man… Sans oublier le Dr. Wily Stage 1 de Mega Man 2 (une des meilleures musiques de JV EVER).
- Oh Sees – Orc (Castle Face, 2 x Vinyle) [2017]
Un des meilleurs albums de ceux qui changent de nom de band à toutes les 5 minutes. Un voyage hautement lysergique, enjoué et coloré à travers space-stoner-rock, heavy psych, prog-rock, krautrock et garage punk. Le tout est superbement maitrisé ; chaque piste distillant son propre petit univers sonore unique et luxuriant dans nos tympans en liesse.
- Труп Колдуна (Warlock Corpse) – Bloody Tears of the Desert (WereGnome, Cassette) [2024]
Dungeon synth russe résolument unique avec un côté darkwave-goth-80s et (parfois) des vocaux black métal. Comme tout ce qui paraît chez WereGnome, on ne se trompe pas (mais il faut faire vite vite vite car tout disparaît à la vitesse grand V !).
- An Old Sad Ghost – Totentänze Akt I: Les Fleurs Du Mal & Erlweihe (Gondolin, Cassette) [2023]
Compilation de deux courts EP (parus initialement en 2019) par ce projet autrichien fabuleux, maître incontesté des atmosphères néoclassiques maussades et éplorées. Parfait pour une journée morne et pluvieuse.
- Gulguhk – Tuk Muk Guhk (Cursed Blood, Cassette) [2021]
Un des nombreux projets de Finian Patraic (Ifernach, Maeströ Cröque Mört, Oldfir, Nox Morbum), Gulguhk nous abreuve ici de deux morceaux de dungeon synth gelé/transi et mélancolique à souhait, avec une atmosphère très « old school ». Les fans des instrumentaux de Burzum (« Tomhet » en particulier) vont adorer (et moi donc !)
- Perdition Oracle – Unlight (Tour De Garde, Cassette) [2016]
Ce qui frappe avant tout avec « Unlight » de ce groupe australien, c’est la production complètement brumeuse, fantomatique, lointaine et crue… J’utilise souvent cette image mais elle s’applique particulièrement bien ici : on a l’impression d’entendre une transmission (parasitée d’interférences) en provenance d’un autre univers très mystérieux et très ancien. Au programme : black métal furieux aux riffs acerbes (très « première vague de BM »), claviers gothico-symphoniques-antédiluviens, passages atmosphériques glaçants, batterie très punk et même un côté death metal dissonant (à la Portal). Assez grandiose et totalement inconnu des masses. Cette sortie mérite l’attention de tous les amateurs de musique extrême.
- Hellberg – Elixir (Hellberg, cassette) [2023]
Drone/dark-ambient absolument stupéfiant et hanté à fond. Un grand malaise suranné et ancestral ; avec des relents (anti-) liturgiques au travers. Aucune explication du créateur, si ce n’est cette missive obtus :
“ There is no coincidence.
Every path is predetermined. Everything happens when it has to happen. In the right place at the right time. As if the tapestry of the world were a network of infinite threads. Everyone in their place. But very few of us know where we are headed.“
- Avog – Demo I (Avog, Cassette) [2024]
Synthé donjonné / dark ambient suédois très fantaisiste/médiéval/relaxant, avec des morceaux empreints de cette atmosphère Castlevania-esque (cet orgue y est pour quelque chose). J’ai déjà hâte à la suite.
- Curtis Mayfield – Curtis (Rhino, CD) [1970]
Le premier album solo de Curtis Mayfield est un coup de maître et un des disques de soul-psych-funk les plus importants de tous les temps. Doté d’une production absolument incroyable, d’arrangements fastueux, de chansons formidables et emblématiques, de musiciens hors pair… J’en reviens encore pas. Chef d’oeuvre total et complet.
- Melt-Banana – Cell-Scape (A-Zap, CD) [2003]
Aaaah, le Japon ! Il n’y a que ce pays de fous furieux pour nous produire de tels disques. Cell-Scape, c’est cinglé-pop-punk-noisecore-kawaii-hardcore-art-space-rigolo-violent-FUN-abrasif-glitch-fanfare-électro-psych-rose-bonbon. Si l’expérience d’ingérer 8 double-expressos en 10 secondes se traduisait sous forme musicale, ça donnerait Melt Banana. Une certaine forme de Nirvana.
- Enya – Enya (Atlantic / New Age, CD) [1986]
Premier album d’Enya (rebaptisé « The Celts » dans sa réédition) après son bref passage au sein de Clannad. C’est en réalité la bande sonore accompagnant un documentaire de la BBC, ce qui explique la grande proportion de morceaux instrumentaux. Même si ça fait de moi quelqu’un de supposément archi-NOT-cool, je dois avouer mon amour invétéré à la demoiselle (Enya ist krieg!). J’admire toute sa discographie. Mais j’ai un attachement certain à ce premier essai très doux, planant et cinématographique.
- Turkish Ladies. Female Singers from Turkey 1974 – 1988 (Epic Istanbul, Vinyle) [2018]
Éblouissante compile de anatolian pop qui met l’emphase sur différentes chanteuses turques des années 70-80. Au programme : des arrangements somptueux et sirupeux, ces adorables claviers analogiques très kitsch, des voix émotives et puissantes. Du gros gros fun.
- Sonic Youth – Daydream Nation (Geffen, CD) [1988]
Considéré par plusieurs comme leur chef d’oeuvre incontesté ; comme l’album qu’il faut posséder de SY. Je ne suis pas de cet avis. Je serais plutôt de ceux qui disent qu’il faut avoir la discographie complète de SY, parce ce qu’elle est essentielle de long en large. Cela dit, J’ADORE Daydream Nation. Comment ne pas aimer un si colossal album ? C’est un hybride particulièrement réussi entre le meilleur de ce qui se faisait en rock alternatif à la fin des années 80 et le meilleur de ce qui se faisait en musique expérimentale… Noise rock, psych, post-punk, art punk, slacker punk, rock « atonal », proto-shoegaze, sensibilités pop… Tout cela s’enchevêtre à travers des morceaux superbes, mémorables, émotifs en diable, puissants, planants, introspectifs, vertigineux… Le tout est tellement hypnotique et addictif qu’on ne voit pas passer les 70 minutes de ce disque-expérience, ce qui, vous en conviendrez, est assez rare pour un album double. Un disque qui mérite sa place dans toute discothèque qui se respecte un tant soit peu.
- Emahoy Tsege-Mariam Gebru – Jerusalem (Mississippi Records, CD) [Archival / 2023]
Disque d’archive de la pianiste/compositrice éthiopienne dont le style de jeu est si saisissant… Mélangeant le minimalisme d’un Satie et l’impressionnisme d’un Debussy aux traditions musicales religieuses et profanes de l’Afrique de l’Est, Emahoy Gebru nous amène dans un univers très particulier, entre calme, mystère, émotion brute et dévotion. Cette musique est sincérité même. On découvre aussi une nouvelle facette de la musicienne, qu’on entend chanter pour la première fois sur « Quand La Mer Furieuse » (pièce magnifique).
- Ben Frost – By The Throat (Bedroom Community, CD) [2009]
Par dessus une musique faîte toute en tension soutenue, à mi-chemin entre le techno minimal, l’ambient, l’industriel et les trames sonores de Badalamenti (référence devant l’éternel), Ben Frost laisse déferler sa propre meute transgénique de loups électriques hurlant majestueusement dans une nuit sans fin. À l’aide de milles et un bidouillages et samples, il ré-assemble le loup électroniquement : son chant nocturne, ses grognements bestiaux, ses pas dans la neige, sa rapidité alors qu’il fonce sur une proie, sa férocité sans borgne lorsqu’il la déchire, sa violence sauvage et dénuée de sentiment. Le résultat : un album foutrement original et inquiétant – une musique qui veut te sauter à la gorge à tout moment… qui t’ensorcèle et t’oppresse en même temps, à la fois glaciale, vorace, minimale, orchestrée, énigmatique, nostalgique et cinématographique.
- Maxine Funke – River Said (Disciples, Vinyle) [2023]
Maxine continue d’enregistrer des disques de folk fantomatique ultra lo-fi dans un relatif anonymat et moi je continue d’être irrémédiablement captivé par son art… Cette fois, en plus de nous offrir 5 magnifiques pièces dignes de Linda Perhacs et Vashti Bunyan, notre Néo-Zélandaise préférée nous sert deux pistes de cloture dans un registre « ambient/new age-esques », le tout saupoudré d’enregistrement de terrain naturalistes beaux à pleurer toutes les petites larmes de son corps… Le dernier morceau se transforme en espèce de dream avant-folk qui va m’obséder longtemps.
- Saints Martyrs – Mythologie De Dernier Recours (Folivora, Vinyle) [2022]
Un album « coup de massue », probablement mon disque québécois préféré de 2022. Un glorieux condensé de rock « artistique-théâtral-virulent, de punk hardcore, de black métal poussiéreux de hargne, de no wave libidineuse, de post-punk mécaniquement décalibré, de goth-rock des abysses et de chanson française avariée… Et ces textes, TUDIEU ! Percutants, poétiques, audacieux, pertinents, imagés à outrance, noirs comme la suie… Il n’y a aucun groupe comme les Saints Martyrs.
- Rachel’s – Handwriting LP (Quarterstick, CD) [1995]
Cet ensemble de musique de chambre / post-rock / dark-jazz (avec un soupçon de musique concrète) m’a tout de suite séduit avec ce premier album. En provenance de Louisville, Kentucky (une ville très célèbre pour sa scène alternative novatrice dans les années 90), Rachel’s est surtout composé de musiciens issus de cette scène mais produisant une musique à milles lieux du rock, du punk ou du hardcore… Ici, on a droit à des pièces de classique contemporain très épurées et portées par le piano, le vibraphone, la clarinette, la contrebasse, le violon, le violoncelle et la viole. L’ambiance est automnale, mélancolique (voir parfois très triste/dépressive/amère), mystérieuse, blafarde, cinématographique… Un très très beau disque.
STREAMING
- Ian Mikyska & Fredrik Rasten – Music For Sixth-tone Harmonium
https://warmwintersltd.bandcamp.com/album/music-for-sixth-tone-harmonium - Friko – Where We’ve Been, Where we Go From Here
https://friko.bandcamp.com/album/where-weve-been-where-we-go-from-here - Sierra Ferrell – Trail Of Flowers
https://sierraferrell.bandcamp.com/album/trail-of-flowers - Crypt Mage – Frosted Hollow Caverns
https://cryptmage.bandcamp.com/album/frosted-hollow-caverns - Gorgons Alter – Celestial Witchcraft
https://gorgonsalter.bandcamp.com/album/celestial-witchcraft - Wampyric Solitude – Sworn to the Dark
https://wampyricsolitude.bandcamp.com/album/carpathian-melancholy
GUILLAUME P. TRÉPANIER
Un autre petit « mur du son » de mes écoutes récentes
- Gift – Gift (1972) [Allemagne]
Leur premier nom, « Phallus Dei », leur a valu bien des refus auprès des maisons de disques. C’est finalement sous le nom de Gift que cette formation allemande heavy psych/proto-metal aux passages kraut a pu produire un album.
Leur son a tout pour vous donner envie de donner des coups de poings dans le vide en dansant!
- B.F. Trike – B. F. Trike (1971) [US]
Une des mes sorties Guerssen favorites, on a ici un album non publié à sa sortie, d’un groupe qui renaissait des cendres d’Hickory Wind, une formation garage/psych épatante aillant lancé un album en 1969.
Avec B.F. Trike, c’est une voix au timbre unique, du gros riffage où la basse et la guitare se poussent mutuellement vers le haut en parfaite symbiose et un drum bien tapageur, mais appuyé et précis. Le feeling qui se dégage des tunes a quelque chose de particulièrement énergisant.
- Euclid – Heavy Equipment (1970) [US]
Un disque qui porte très bien son nom, cet album d’Euclid nous garroche du rock très crasseux, énergique, cru et heavy pour l’époque. Ça vient du Maine et ça respire l’authenticité.
Je serais déçu d’apprendre que ces gars-là prenaient une douche régulièrement.
Ce genre là, t’sais?
En tout cas, belle petite perle obscure de 1970.
- Liraz – Zan (2020) [Israël]
Liraz est une chanteuse et actrice israélienne d’origine iranienne qui produit de la musique à la fois électro, pop, un brin psychédélique… tout en conservant une esthétique propre au moyen-orient.
Il est intéressant de mentionner que Zan contient des collaborations clandestines avec des musiciens iraniens. Des fois, il faut ce qu’il faut!
Son nouvel album, Roya, sorti l’an dernier, m’a donné le goût de faire tourner celui-ci en attendant de le recevoir.
Si vous aimez Altin Gün, Kit Sebastian ou la musique du moyent-orient en général, go!
- Banco Del Mutuo Soccorso – Orlando : Le Forme Dell’Amore (2022) [Italie]
Dernier opus d’un de mes groupes italiens favoris, Banco Del Mutuo Soccorso.
Une formation qui vieillit extrêmement bien et qui ne cesse de produire des disques de qualité dans une esthétique bien propre à elle.
Un son toujours progressif, bien orchestré avec de l’orgue pur et sans effet, élégant et introspectif.
Je n’aurais jamais cru qu’ils tiendraient aussi bien le volant jusqu’en 2022.
- Haruomi Hosono, Shigeru Suzuki & Tatsuro Yamashita – Pacific (1978) [Japon]
Album culte réunissant 3 grands musiciens japonais, Pacific plonge son auditeur dans une ambiance chaleureusement bleutée.
Avec des morceaux style « city pop », soft jazz ou funk garnis de quelques pointes d’électro, c’est une oeuvre qui peut s’écouter à l’infini sans aucune chance de s’en lasser.
En plus, du côté d’Hosono, il est très intéressant d’entendre son matériel pré-Yellow Magic Orchestra!
- Matt Berry – Simplicity (2023) [UK]
Un d’mes artistes préférés des dernières années, Matt Berry s’est surtout illustré dans le monde du folk-rock, avec un détour dans le monde de l’ambiant.
Il nous revient ici avec un album kpm « Library Music » fantastique. Bien qu’instrumental, Simplicity est à son image : sympathique, invitant, léger, mais brillant.
La basse bien groovy et dansante, des effets « flanger » dans le snare, les percussions diverse style « woodblock » et tambourins, mellotron… tout est là pour passer un bon moment.
- Conventum – Le Bureau central des utopies (1979) [QC]
Enfin, le deuxième Conventum joint les rangs de ma collection, avec quelques petits rubans, mais vu la rareté, je m’en contente.
Avec sa magnifique pochette et son titre intriguant, ce disque livre un produit assez unique où la formation navigue à travers l’avantgarde, le prog, l’électro, le folk, l’expérimental et le trad. Les musiciens sont en maîtrise de leurs instruments, ça je vous le dis.
Belle petite pépite québécoise!
- Paul McCartney – McCartney (1970) [UK]
Un album plus « lofi/slacker » de Paul, qui l’eut cru. Très différent et rafraîchissant par rapport à son matériel habituel.
Plein de bonnes tunes, bien senties.
2 classiques : Junk et Maybe I’m Amazed. Du gros fun.
- King Gizzard & The Lizard Wizard – Flying Microtonal Banana (2017) [Australie]
Que de beaux souvenirs liés à cet album. Moi et ma blonde étions allée à la tournée de 2018 qui suivait leur spectaculaire série de 5 albums. Nous connaissions toutes les chansons de Flying Microtonal Banana par coeur, c’était un gros happening de les voir, plein de nos amis étaient quelque part dans la même salle, entrain de virer fou dans une foule complètement déchaînée.
Ce que nous ne savions pas : ma blonde était enceinte et nous allions l’apprendre quelques jours plus tard.
Aujourd’hui, j’écoute ça avec mes deux filles, qui adorent cette « musique de serpent » autant que nous.
- Nazareth – Razamanaz (1973) [Écosse]
Bien connus pour leur gros hit « Love Hurts », les gars de Nazareth n’étaient pourtant pas des doux.
Ils appartiennent au courant « Led Zep/Sabbath/Deep Purple » et le disque Razamanaz en témoigne bien.
C’est du gros hard rock énergique et tonitruant avec des flammes sur le côté. T’sais, celui-là.
Pas un essentiel, mais ça défoule bien quoi!
- Taï Phong – Windows (1976) [France]
Fondé en France par deux frères vietnamiens, Taï Phong a su produire ce brillant album de prog symphonique. On y retrouve des passages instrumentaux magnifiques, expressifs, mélancoliques et plutôt doux pour le genre.
On est aussi au milieu des années 70, alors un inévitablement sentiment « pop » se dégage de tout ça, pour le plaisir d’une écoute catchy qui coule bien.
LÉON LECAMÉ
- Midnattsol – Where Twilight Dwells (folk métal symphonique)
- Eros Necropsique – Crises De Lucidité (avant-garde/neofolk/rock en opposition)
- Nuclear Man – Démo 2023 (hXc punk)
- Coil – Moon’s Milk (drone ambient/avant-garde/industriel)
- VA – Living is Hard (West-african music in Britain 1927-1929)
- Les Secrétaires Volantes – Thermoplastique (garage punk/danse rock/yéyé)
- Acid Blood – S/T (crossover metal)
- Tori Amos – Under the Pink (art-pop)
- Abyssos – Fhinsthanian Nightbreed (black metal mélodique)
- Dobacaracol – Le Calme-Son (musique du monde/reggae)
- Les Breastfeeders – Déjeuner sur L’herbe (garage punk/danse rock/yéyé)
- Black Magick SS – Rainbow Night (occult psych rock/avant-garde)